Assister ses parents dans le choix d'une maison de retraite

Rester à domicile n'est pas toujours possible, surtout pendant ces périodes troubles liées au COVID. Pour éviter le traumatisme d'un déménagement précipité en maison de retraite, il est essentiel d'anticiper. Le mieux est de se renseigner en amont en associant toujours les intéressés.

Choix d'une maison de retraite

Plan de l'article


Une entrée préparée, pour une entrée réussie

Entrer en maison de retraite, c'est pour les personnes âgées subir une sorte d'exclusion, alors que leurs proches l'envisagent comme une protection. Ceci notamment quand on a épuisé toutes les solutions de soutien à domicile, en particulier la nuit. C'est à la personne elle-même, si elle a toute sa tête, de décider. Même si ce n'est plus le cas, elle doit en être informée. Le projet de loi sur l'adaptation de la société au vieillissement prévoit de mieux accompagner l'expression du consentement des personnes lors de l'entrée en établissement. Le bon moment, c'est aussi d'agir avant que l'entourage ne « craque » car l'urgence est toujours mauvaise conseillère. Enfin, il est préférable qu'une personne entre en maison de retraite tant qu'elle est encore capable de se réinvestir dans un autre mode de vie, un autre environnement.

Les résidences spécialisées

Logements-foyers ou résidences services, cette formule permet au résident d'être comme chez lui, avec des services collectifs d'aide (restaurant, ménage, blanchisserie, soins). L'inconvénient est qu'il ne peut y rester quand il perd son autonomie.

Les logements-foyers

Ce sont des établissements médico-sociaux, gérés par le Centre communal d'action sociale (CCAS) ou une association, destinés aux personnes âgées autonomes (seules ou en couple) et situés en centre-ville le plus souvent.

Un appartement équipé où l'on peut emménager avec ses meubles et ses effets personnels est mis à disposition, conformément à un contrat de séjour qui définit les obligations des occupants et celles du gestionnaire de l'établissement (prestations, tarifs). Comme à domicile, on peut avoir recours à des services extérieurs (aide à domicile, infirmiers).

L'actuel projet de loi sur l'adaptation de la société au vieillissement prévoit pour eux un nouveau souffle. Rebaptisés « résidences autonomie », ils seront rénovés et bénéficieront d'un forfait permettant de financer des actions visant à préserver l'autonomie de leurs résidents.

Les résidences services

Proposées par des promoteurs privés, elles s'adressent à une population de retraités plutôt aisée et autonome. Elles proposent des appartements groupés autour de services à la carte (blanchisserie, restauration, ménage, personnel de garde 24 heures/24. Implantées elles aussi en centre-ville, elles fonctionnaient historiquement en copropriété. Mais ce type d'offre est de plus en plus abandonné (notamment à cause de la difficulté à revendre les appartements).

Depuis quelques années, un modèle différent se développe : les « résidences services seniors ». Il fonctionne en articulant des investisseurs immobiliers (individus, banques), des exploitants des immeubles et des services, et enfin des locataires.

Le coût à payer

La facture s'élève en moyenne à 2 200 € par mois en Ile-de-France, entre 1 500 € et 1 800 € par mois en province. À Paris, une maison de retraite peut coûter entre 2 700 et 4 600 € par mois (source : Journal des Seniors, octobre 2018). Le prix comprend deux éléments : le tarif hébergement et le ticket modérateur qui représente la part de la dépendance non couverte par l'Apa. Plus ce dernier est plus la présence de personnel soignant (hors infirmiers) est importante.

À la recherche de financements

Les revenus moyens d'une personne âgée ne permettent généralement pas la prise en charge en établissement sans un financement extérieur. Les aides sont de deux types : une allocation-logement traditionnelle et, si c'est un Ehpad ou un long séjour, l'Apa, versée directement à l'établissement. On peut aussi essayer d'obtenir des aides des caisses de retraite complémentaires. Enfin, les personnes ayant de très faibles ressources peuvent bénéficier de l'aide sociale.

Entre statuts privé et public

Privé ou public, les établissements d'accueil répondent à des caractéristiques diverses. Suivez le guide pour vous y retrouver.

Le privé lucratif

Ce sont souvent des groupes qui peuvent trouver rapidement une solution. L'architecture des établissements est séduisante, l'aspect hôtelier est soigné. Les établissements ont des actionnaires qui réclament des dividendes, quitte parfois à exiger des économies sur le personnel.

L'accent est porté sur l'aspect sécurité.

Le privé associatif

Il s'agit souvent d'une bonne solution car les associations sont impliquées sur le plan local. En revanche, ce secteur est plus lent à réagir.

Le public hospitalier

Son point fort, c'est le soin ; son point faible, le volet hôtelier. Sa culture de l'efficacité des soins peut amener une forme de toute puissance des soignants et la réponse aux besoins y est formatée.

Le public territorial

Les promoteurs de ces établissements sont les communes. Le principal avantage est que la culture locale y est très respectée. L'inconvénient est qu'il peut y avoir des lourdeurs administratives.

L'hébergement en famille d'accueil

La personne âgée est accueillie par une famille à titre payant. Les accueillants bénéficient d'une formation spécifique et d'un agrément délivré par le conseil général de leur département. Un contrat écrit, conclu de gré à gré, définit les conditions matérielles et financières de l'accueil, ainsi que les droits et devoirs de la personne âgée et de l'accueillant.

Les Maisons d'accueil rurales pour personnes âgées (Marpa)

Situées en milieu rural, ces petites unités de vie proposent à leur vingtaine de résidents un logement privatif ainsi que des espaces de vie collective. Chacun dispose d'un vrai « chez soi » tout en conservant ses activités et relations sociales antérieures. Une équipe professionnelle coordonne les services autour des personnes accueillies.

Le médical ne se voit pas

Il ne faut pas se laisser impressionner par une apparence médicalisée. Une structure est médicalisée parce qu’elle emploie du personnel médical, ce qui n’est pas forcément synonyme de chrome ou de blouse blanches. En fait, le médical ne se voit pas. Soigner est indispensable, mais dans un univers familier et confortable.

Des accueils temporaires

Ces formules « entre deux » permettent aux accompagnants de se préserver un peu de temps libre.

Quelques semaines en maison de retraite

Il offre aux personnes âgées la possibilité d'être hébergées quelques semaines, voire quelques mois, dans un établissement public ou privé. On peut en profiter pendant la réfection d'un logement, à la sortie d'hôpital, en l'absence momentanée de l'aide à domicile ou pour des vacances.

Pour la journée

Il permet d'accueillir des personnes âgées vivant à domicile pour une ou plusieurs (demi) journées par semaine. L'accueil de jour peut être autonome, rattaché à une maison de retraite ou à un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Chacun y bénéficie d'un projet individualisé de prise en charge, avec des activités adaptées : activités physiques, stimulation de la mémoire...

À chaque situation sa solution

Trois types d'établissements existent. D'une part, les établissements de long séjour, très médicalisés, qui sont rattachés à un hôpital. D'autre part, les Ehpad (Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), maisons de retraite conventionnées, qui signent une convention tripartite de cinq ans avec le département et l'État, ce qui oblige à avoir une démarche qualité. Une nouvelle évaluation de l'offre que propose l'établissement est faite tous les ans. Un résident entrant peu dépendant dans un Ehpad est sûr d'y rester, même si sa dépendance s'accentue. Enfin, les maisons de retraite non-conventionnées, qui ne peuvent recevoir les bénéficiaires de l'aide sociale et n'ont pas le droit de soigner des personnes dépendantes ou qui le deviennent.

Se renseigner et se déplacer

Trois documents sont à lire absolument : le contrat de séjour, le règlement de fonctionnement et le livret d'accueil. Mais le mieux est de prendre rendez-vous et de se déplacer plusieurs fois avec son parent.

Diverses normes qualité concernent les maisons de retraite : AFNOR (norme NF), Qualicert (s'appliquant aux activités de services), Label Humanitude (pour les établissements accueillant des malades Alzheimer). Quand ils accueillent des personnes malades et fragilisées, les Ehpad doivent mettre en œuvre une évaluation interne et externe, contrôlées par l'Agence régionale de santé et le conseil général.

Enfin, il ne faut jamais oublier qu'une maison de retraite n'est pas une prison. On peut toujours en sortir.